L'emmaillotement, l'emmaillotage, wrapping
Faut-il emmailloter bébé ?
Vous vous souvenez de ces images de bébés emmaillotés au début du 20e siècle dans les campagnes ? Cette pratique, loin d’être rétrograde, revient même à la mode, revue et corrigée. Elle aurait des vertus pour apaiser bébé et améliorer son sommeil. Alors pour ou contre les bébés enroulés ?
Emmailloter le bébé, c’est le mettre dans une couverture de manière à limiter ses mouvements.
Avantages et inconvénients de cette pratique.
Une pratique ancestrale qui revient
La pratique de l’emmaillotement est très répandue depuis l’Antiquité. Elle était très pratiquée notamment au 18e siècle pour protéger les bébés du froid mais aussi dans l’idée d’aider le développement du corps. La pratique a été néanmoins très critiquée par les médecins de l’époque car jugée rétrograde. Il faut dire que l’on n’hésitait pas alors à placer une planche de bois entre les jambes du bébé pour les bloquer où accrocher le bébé emmailloté à un clou pour le garder hors de danger ou "à porté de vue" et ceci jusuq'au 1 an de l'enfant. Imaginez l’âge auquel ils commençaient à explorer le monde !
Heureusement, la technique a depuis bien évolué. D’ailleurs, si l’emmaillotement a perdu du terrain en France, il est toujours très courant aux Etats-Unis. Et aujourd’hui, il semble revenir dans l’Hexagone.
Des vertus pour le sommeil de bébé
Les problèmes de sommeil sont fréquents : 31 % des bébés ont des nuits perturbées et 27 % ont des difficultés d’endormissement. L’emmaillotement est-il une solution ? Les réactions des mamans sont en tout cas dithyrambiques sur les forums de discussion : des bébés qui ne trouvaient pas le sommeil se sont endormis quasiment instantanément, d’autres qui se réveillaient passent pratiquement des nuits complètes…
En fait, il semble effectivement que l’emmaillotement facilite le sommeil de bébé. Cette position pourrait lui rappeler les limites du ventre de maman et calmer ainsi des angoisses : car le fait de se retrouver dans un grand lit vide, plein d’espace est un stress pour bébé.
D’après un dossier spécial de LLL (La Leche League, association mondiale pour l’allaitement et le maternage), Materner quand le bébé pleure beaucoup, « Emmailloter le bébé dans une couverture ou un lange. » peut être un bienfait car « certains bébés ont besoin de se sentir « contenus », sans quoi ils se sentent désorganisés et perturbés. » D’après un autre dossier de LLL, Le bébé « qui ne veut pas téter », il est proposé aux mamans dont le bébé est « hypersensible aux stimuli sociaux » divers pistes, dont l’emmaillotage
L’emmaillotage permettrait de régler certains souci ponctuel, comme un bébé qui se cambre à l’approche du sein au moment des tétées par exemple. Un enfant victime des douloureuses coliques sera calmé par la pression chaude de la couverture ou du lange. Le "réflexe de moro", se traduisant par un sursaut brutal lorsque bébé dort et l’agitement des bras, peut être également contenu par l’emmaillotage, qui favoriserait alors le sommeil.
Mais est-ce un geste sans conséquence ?
Emmaillotement : quels inconvénients ?
Si l’emmaillotement a été très décrié au 18e siècle par certains médecins, ce n’est plus le cas aujourd’hui, depuis que la technique a évolué. L’usage est limité à la nuit, le bébé n’est pas totalement entravé, et notamment les jambes sont libres : pas de risque de limiter le développement musculaire ou d’augmenter les problèmes de luxation de la hanche.
Ce geste systématique dans certains pays d’Afrique ou d’Asie ne l’est pas dans les pays occidentaux. Beaucoup de mères craignent d’immobiliser leur nouveau né. C’est un chirurgien canadien réputé de l’Université de Toronto, Robert Salter, qui a tiré la sonnette d’alarme le premier, dans les années 60′s, sur les dommages d’un emmaillotage inadéquat. D’après des études menées par l’Académie américaine de chirurgiens orthopédiques, si l’emmaillotement du bébé est trop serré au niveau des hanches et des jambes, l’enfant pourrait développer une dysplasie de la hanche.
Autre problème : déshabituer bébé. Lorsqu’il a pris l’habitude de s’endormir de cette façon, difficile de changer ce rituel en grandissant. Les professionnels conseillent d’y aller progressivement : en laissant d’abord un bras libre, puis le second…
Emmailloter en pratique
Aujourd’hui, le but de l’emmaillotement n’est pas de bloquer les mouvements de bébés pour le poser dans un coin ! Cette pratique doit respecter plusieurs règles.
- Pas question d’emmailloter bébé s’il est réveillé, c’est simplement pour l’aider à dormir, a priori la nuit (inutile souvent de l’emmailloter pour la sieste). Il est important également qu’il puisse bouger les jambes, qui ne doivent pas être serrées par l’emmaillotement.
- Prenez garde aussi à la température : en cas de forte chaleur extérieure ou de fièvre de bébé, l’emmailloter n’est pas conseillé.
- Attention les premières fois, plutôt que de risquer de mal emmailloter votre bébé, mieux vaut demander de l’aide à une professionnelle : adressez-vous à une sage-femme avant de quitter la maternité. Elle vous fera une démonstration qui vaudra tous les modes d’emploi !
- Enfin, l’emmaillotement ne doit pas être prolongé lorsque bébé grandit et qu’il peut commencer à bouger et se retourner tout seul dans son lit (en gros pas au delà de 3 mois).
Des couvertures spéciales emmaillotement
A noter, il existe aujourd’hui de nombreux vêtements et couvertures spéciales pour emmailloter bébé, qui viennent la plupart du temps directement des Etats-Unis. Citons notamment la "Couverture Miracle" de Red Castle. Très pratique et ergonomique, les utilisatrices sont convaincues. Moins courantes que les couvertures, on trouve aussi des sortes de gigoteuses sans bras comme le Puckababy. A vous de tester.
Dans tous les cas, à utiliser avec parcimonie, et uniquement lorsque bébé est sur le point de dormir. Car il est important qu’il soit libre de ses mouvements lorsqu’il est éveillé. Des professionnels de santé déconseillent d’autre part l’emmaillotage après le premier mois de vie de l’enfant. Comme toute chose, le juste milieu est de rigueur.
Il est évident que je partage avec vous ces données à titre d’information et que cet article ne remplace pas les conseils de votre médecin traitant, plus proche de votre enfant. De plus, chaque enfant est différent et deux enfants peuvent avoir des besoins opposés.